De plus en plus d’entreprises ont recours à l'intelligence artificielle (IA) pour automatiser certaines tâches en particulier. Mais cela nécessite quelques démarches préalables dont celle de consulter le CSE.
A partir de 50 salariés, le CSE doit être informé et consulté sur les questions intéressant l'organisation, la gestion et la marche générale de l'entreprise. Et notamment sur l'introduction de nouvelles technologies ou tout aménagement important modifiant les conditions de santé et de sécurité ou les conditions de travail (Code du travail. art. L. 2312-8).
Or l’IA c’est une nouvelle technologie.
Autrement dit, avant d'introduire le recours à l’IA dans l'entreprise, vous devez procéder à une information-consultation. Sachant qu’il s’agit uniquement de recueillir l’avis du CSE, ce dernier n’aura pas de pouvoir bloquant.
Un rapport vient d’être dévoilé par la commission de l’intelligence artificielle qui a été réunie en septembre 2023 par le Gouvernement pour étudier les opportunités de l’IA.
Il souligne qu’en pratique le droit à l’information et l’avis éclairé des représentants du personnel sur les transformations au travail sont peu mobilisés. Car le numérique et l’IA sont présentés comme des “sujets techniques que les travailleurs et les employeurs ont du mal à appréhender.” Il y a un manque d’information mais aussi de formation sur ces enjeux et outils
La commission souhaite d’ailleurs renforcer le dialogue social préalable au déploiement d’un système d’IA. Elle alerte sur le fait qu’il faut s’assurer que les informations-consultations sur l’IA en tant que nouvelle technologie soient bien menées.
Dans un second rapport destiné à l'administration, la commission suggère une modification de l’article L. 2312-38 du Code du travail si le dialogue social ne se fait pas sur le sujet . L’idée serait d’y insérer une obligation de consultation avant le déploiement de systèmes d’IA dans le recrutement, la gestion du personnel et le contrôle de l’activité des salariés. Lorsque les systèmes d’IA sont évolutifs, ces informations et consultations doivent être périodiques.
La commission souhaiterait inscrire dans l’agenda social des partenaires sociaux la négociation d’un accord national interprofessionnel (ANI) sur le numérique et l’IA. Cet accord pourrait notamment intégrer des initiatives de formation et sensibilisation à l’IA.
D’autres idées intéressantes sont évoquées comme :
La commission n’évoque pas l’intégration des risques liés à l’IA dans le document unique si ce n’est pour dire que “les risques liés au management algorithmique” peuvent y être intégrés.
Au vu des risques que peut faire encourir, l’IA ne serait-ce qu’au niveau de la santé mentale (peur d’être dépassé, de perdre son emploi...), il semble néanmoins indispensable, avant d’y recourir, d’évaluer les risques et de les intégrer dans son document unique.
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