Accident de trajet : reconnu en cas de blessure en déneigeant sa voiture pour aller travailler ?

Article Rédigé par anne-lise Castell
Publié le 21 mars 2024

Pas toujours simple, quand un salarié se fait mal, de savoir si un accident de travail ou de trajet peut être reconnu à la place d’un accident de la vie privée. Récemment une décision de justice est venue préciser la situation du salarié qui se fait mal en déneigeant la voiture avant d’aller travailler. Alors à votre avis ?

Quelques rappels sur les accidents de travail, accident de trajet et les enjeux pour les salariés

Il est important de distinguer les accidents de trajet des accidents du travail car le salarié ne dispose pas exactement des mêmes droits. 

Exemple : Il ne bénéficie notamment pas de la même protection concernant la rupture de son contrat de travail ou de la suppression du délai de carence.

Mais la qualification d’accident du trajet reste intéressante pour le salarié car il peut obtenir le même traitement que pour un accident du travail de la part de la Sécurité sociale.

Première chose à savoir concernant l’accident de trajet : il n’intervient pas sur le lieu de travail à la différence de l’accident du travail. Il se produit, comme son nom l’indique, pendant le trajet entre la résidence du salarié et le lieu de travail. 

Il faut également que le trajet ne soit pas détourné ou interrompu pour un intérêt personnel sauf pour une nécessité de la vie courante comme poser son enfant à l’école ou un covoiturage régulier. Le trajet doit aussi être le plus direct possible et en lien avec les heures de travail.

La définition semble assez simple mais il y a en réalité plein de cas complexes à envisager. Par exemple s’il s’agit d’une résidence secondaire, si c’est en allant déjeuner, quel doit être le point de départ exact…

Illustration avec une affaire rendue le 29 février 2024 concernant un salarié qui chute sur son parking.

Modèle de document gratuit
Télécharger
Icon megaphone
Bon à savoir
Icon représentant le panneau attention
Important !

L’affaire en question

Un salarié sort de chez lui et chute en voulant déneiger sa voiture garée sur une place de parking devant chez lui. 

S’agit-il d’un accident de trajet ? Pour la CPAM non. Elle considère que le trajet débute lorsque l’assuré quitte sa résidence et ne s’étend pas aux actes précédant ou préparant le départ. 

Mais les juges ne sont pas du même avis. Dans cette affaire l’accident de trajet doit être reconnu car le salarié victime avait quitté sa résidence et les dépendances de celles-ci lors de la survenance de l’accident.

Plusieurs éléments vont en ce sens :

  • l’heure à laquelle la chute se produit est compatible avec le moment auquel le salarié devait partir de chez lui pour arriver à l’heure au travail ;
  • les lésions constatées chez la victime sont également compatibles avec sa version des faits ;
  • il n’y a pas eu de détour du trajet entre la sortie du domicile et le lieu de travail pour un intérêt personnel ou qui ne relève pas d’une nécessité de la vie courante.

Cette décision récente est l’occasion de rappeler que dans les grandes entreprises le CSE doit être informé du nombre d’accidents de trajet ayant entraîné un arrêt de travail. Cela vaut dans les entreprises d’au moins 300 salariés et se fait par la BDESE (en l’absence d’accord).

Concernant les accidents du travail, le CSE dispose du pouvoir de réaliser des enquêtes. Cela concerne tous les CSE même ceux de moins de 50 salariés (C. trav., art. L. 2312-5).

En conséquence, votre employeur doit vous informer lorsqu’un accident du travail survient dans l’entreprise.

Objectif principal : analyser le pourquoi et le comment et faire en sorte d’éviter qu’un accident se reproduise.

A partir de 50 salariés, le CSE est en outre réuni par l’employeur à la suite de tout accident ayant entraîné ou ayant pu entraîner des conséquences graves (C. trav., art. L. 2315-27). 

Modèle de document gratuit
Télécharger
Icon megaphone
Bon à savoir

Pour tout savoir à ce sujet, Qiiro a la formation qu’il vous faut

Icon représentant le panneau attention
Important !

Modèle de document gratuit
Télécharger
Icon megaphone
Bon à savoir
Icon représentant le panneau attention
Important !

Icon megaphone
Bon à savoir

Icon megaphone
Bon à savoir

Icon megaphone
Bon à savoir

Icon megaphone
Bon à savoir

Icon megaphone
Bon à savoir

Icon megaphone
Bon à savoir

Icon megaphone
Bon à savoir
Références
  • Cour de cassation, 2e chambre civile, pourvoi n° 22-14.592, 29 février 2024
Daily’CSE, la newsletter consacrée à l’actualité des CSE
Recevez chaque semaine les toutes dernières actualités du CSE rédigées par nos juristes experts en droit social.
Merci ! Votre e-mail a bien été enregistré
Oops! Something went wrong while submitting the form.