La convention collective, c’est essentiel à connaître pour les salariés. Car elle offre souvent de nombreux droits ou prévoit des règles plus favorables que le Code du travail. Seulement voilà, il n'est pas toujours simple de comprendre sa convention collective. La Cour de cassation fixe une méthode pour interpréter sa convention collective.
La convention collective fixe des règles de droit du travail pour un secteur d'activité.
On y retrouve des règles essentielles pour les salariés comme des salaires minimaux.
Elle peut ajouter des droits (par exemple une prime d’ancienneté ou de 13e mois) ou prévoir des dispositions plus favorables que le Code du travail.
Il est donc essentiel de connaître sa convention collective d’autant que la très grande majorité des secteurs d'activité sont bien couverts par une convention collective.
La convention collective applicable est celle dont relève l'activité principale exercée par l'employeur. Les salariés peuvent réclamer son application dès lors qu’elle est étendue ou si l’employeur adhère à une organisation patronale signataire de la convention collective.
La convention collective constitue un texte de base mais elle se complète au fil des ans d’avenants, accords ou annexes.
Si rien n’a été fixé, l’employeur doit informer les salariés de la convention collective applicable. Plus précisément, il doit :
Il doit aussi fournir un exemplaire de la convention ou d’un accord collectif de travail au CSE ainsi qu'aux délégués syndicaux ou aux salariés mandatés (C. trav., art. R. 2262-2).
Normalement quand une règle figure dans la convention collective, on l’applique telle qu’elle. Le problème c’est que parfois les termes utilisés ne sont pas assez clairs et précis. La Cour de cassation nous donne une méthode pour lire une convention collective qui manque de clarté. Il y a 3 étapes :
La Cour de cassation vient de l’appliquer le 20 novembre 2024. L’affaire en question concernait le calcul d’une indemnité de départ à la retraite et la convention collective nationale de travail du personnel des agences de voyages et de tourisme.
Cette convention comporte plusieurs articles sur l’indemnité de départ à la retraite notamment :
L’employeur tentait de faire valoir que cette dernière précision ne s’appliquait qu'en cas de rupture du contrat de travail à l'initiative de l'employeur.
Mais la Cour de cassation applique sa méthode et au vu de ce qui est écrit et l'emploi du pluriel, la bonne règle c’est que l’indemnité de départ à la retraite ne peut être inférieure à l'indemnité légale de licenciement, que ce départ procède d'une demande du salarié ou d'une demande de l'employeur.
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