Erreurs de l’employeur qui peuvent profiter aux salariés : exemples avec des décisions du second semestre 2024

Article Rédigé par anne-lise Castell
Publié le 7 janvier 2025

Certaines erreurs de l’employeur peuvent constituer de bonnes nouvelles pour les salariés, en leur créant des droits ou les faisant échapper à une sanction…

1/ Ne pas mentionner un avantage en nature sur le bulletin de paie

Lorsque l'employeur fournit un avantage en nature aux salariés, il doit le mentionner sur le bulletin de paie.

A défaut, cela constitue du travail dissimulé. Avec à la clé la possibilité pour le salarié d’obtenir une indemnisation pour travail dissimulé par dissimulation d'emploi salarié. Le salarié dont l'employeur a dissimulé l'emploi a droit à une indemnité forfaitaire égale à 6 mois de salaire. 

Dans une affaire rendue en décembre 2024 à propos d’un logement, le salarié concerné a pu obtenir plus de 15 000 euros à titre d'indemnité pour travail dissimulé.

Voir notre article à ce sujet.

Modèle de document gratuit
Télécharger
Icon megaphone
Bon à savoir
Icon représentant le panneau attention
Important !

2/ Verser une prime non due

Lorsqu’un salarié reçoit une prime que l’employeur pensait obligatoire, la question de son arrêt et même de son remboursement peut se poser. Car lorsque l’employeur commet une erreur de paie ponctuelle il peut récupérer le trop-perçu.

Mais lorsque la situation dure dans le temps, et que la prime est systématique, les juges considèrent que la prime devient contractuelle et ne peut pas être stoppée du jour au lendemain.

Illustration avec une prime d’ancienneté.

Modèle de document gratuit
Télécharger
Icon megaphone
Bon à savoir
Icon représentant le panneau attention
Important !

3/ Ne pas avoir de contrat écrit ou de définition précise pour le motif alors qu’on est en CDD ou en intérim

Pour un CDD ou un contrat de travail temporaire, il y a un certain formalisme imposé régulièrement rappelé par les juges. Le salarié doit notamment se voir remettre un contrat écrit, très précis sur le motif de recours. A défaut il peut prétendre à une requalification en CDI (voir notre article à ce sujet).

Modèle de document gratuit
Télécharger
Icon megaphone
Bon à savoir
Icon représentant le panneau attention
Important !

4/ Etre sanctionné alors que l’entreprise ne dispose pas d’un règlement intérieur valable

Le règlement intérieur, obligatoire à partir de 50 salariés, ne peut être introduit qu'après avoir été soumis à l'avis du CSE. Il doit aussi faire l’objet :

  • d’un dépôt auprès du greffe du conseil de prud'hommes ;
  • d’une publicité auprès de toutes les personnes ayant accès aux lieux de travail ou aux locaux où se fait l’embauche.

Si l’employeur ne respecte pas l’une de ces formalités, il n’a pas le droit de s'appuyer sur le règlement intérieur pour prendre une sanction autre qu’un licenciement. Les salariés peuvent se servir du moindre oubli pour obtenir l’annulation d’une sanction.

La Cour de cassation nous a donné un exemple récent avec une mutation qui a été annulée car le règlement intérieur n’a pas respecté les formalités de publicité obligatoires.

Icon megaphone
Bon à savoir

5/ Laisser le salarié travailler pendant le préavis et invoquer une faute grave

L’employeur qui laisse le salarié travailler pendant le préavis peut difficilement se prévaloir d’une faute grave puisque celle-ci implique justement que cela ne soit pas possible qu’il reste.

Un exemple nous a été donné avec un salarié qui a été licencié pour faute grave tout en ayant poursuivi son travail une dizaine de jours. La Cour de cassation en a déduit que l'employeur considérait que les faits invoqués n'excluaient pas son maintien dans l'entreprise et n'étaient donc pas constitutifs d'une faute grave.

Il en va de même si l’employeur tarde trop à lancer la procédure disciplinaire.

Icon megaphone
Bon à savoir

6/ Demander une nouvelle homologation de la rupture conventionnelle sans que le salarié soit informé

Une rupture conventionnelle doit nécessairement être homologuée par l’administration.  Si l'homologation est refusée, l’employeur ne peut pas tout seul modifier la convention et demander une nouvelle homologation. Le salarié doit  être informé et bénéficier d'un nouveau délai de rétractation. Sinon il peut obtenir l’annulation de la rupture conventionnelle.

Icon megaphone
Bon à savoir

Icon megaphone
Bon à savoir

Icon megaphone
Bon à savoir

Icon megaphone
Bon à savoir

Icon megaphone
Bon à savoir

Références
  • Cour de cassation, chambre sociale, 4 décembre 2024, pourvoi n° 23-14.259
  • Cour de cassation, chambre sociale, 4 décembre 2024, pourvoi n° 23-19.528
  • Cour de cassation, chambre sociale, 20 novembre 2024, pourvoi n° 23-17.360
  • Cour de cassation, chambre sociale, 20 novembre 2024, pourvoi n° 23-15.863
  • Cour de cassation, chambre sociale, 16 octobre 2024, pourvoi n° 23-15.752
  • Cour de cassation, chambre sociale, 9 octobre 2024, pourvoi n° 22-20.054

Daily’CSE, la newsletter consacrée à l’actualité des CSE
Recevez chaque semaine les toutes dernières actualités du CSE rédigées par nos juristes experts en droit social.
Merci ! Votre e-mail a bien été enregistré
Oops! Something went wrong while submitting the form.