Pour toute action en justice, il y a une date limite pour agir. C’est ce qu’on appelle la prescription. La difficulté en droit social, c’est qu’il n’y a pas qu’un délai de prescription mais plusieurs selon la nature de l’action. Et il faut aussi bien définir le point de départ. Qu’en est-il d’une action d’un syndicat pour défendre sa profession ?
Disons le d’emblée nous n’allons pas vous citer tous les délais applicables en droit du travail, ils sont trop nombreux et il y a beaucoup d’exceptions. Mais pour résumer, les durées les plus courantes sont de 5, 3, 2, 1 an et 6 mois.
Mais il faut également savoir que dans certaines situations le délai de prescription peut être :
L’autre difficulté c’est de déterminer le premier jour où la prescription commence à courir. Dans le cas général c’est celui où on “a eu ou aurait dû avoir connaissance des faits”.
Un syndicat peut aller devant les juges lorsque les agissements de l’employeur porte un préjudice à l'intérêt collectif de la profession qu'il représente.
La Cour de cassation vient d’apporter des précisions utiles sur la prescription de ce type d’action.
Elle s’appuie sur le Code civil et la prescription de 5 ans.
L’affaire en question concernait la fédération FEC-FO et Pôle emploi Occitanie. La fédération FEC-FO s’opposait à un accord prévoyant un calcul au prorata de la prime de repas pour les salariés à temps partiel. L’action est déclenchée en 2020 alors que l’accord remonte à 1980. La fédération faisait valoir qu’elle ne s’est rendue compte qu’il y avait une inégalité de traitement qu’en 2017 après une enquête de son délégué syndical et que donc son action 3 ans après cette découverte n’était pas prescrite.
Mais la Cour de cassation considère que la prescription dans cette affaire est de 5 ans à compter du jour où le titulaire d'un droit a connu ou aurait dû connaître les faits lui permettant de l'exercer. Or ici, la déléguée syndicale avait été désignée en 2012, travaillait à temps partiel depuis avril 2011 et avait elle-même perçu une prime proratisée depuis mai 2011. Les juges en ont déduit que dès cette date, la fédération avait été en mesure de connaître la proratisation de la prime de repas pour les salariés à temps partiel. Le délai de 5 ans pour agir était donc écoulé.
Les juges ont donc ici fixé comme point de départ de la prescription la date à laquelle un membre du syndicat a eu connaissance des faits illicites et non la date à laquelle le syndicat a réalisé le caractère illicite des faits.
Vous envisagez une action en justice mais n’êtes pas sûr d’être encore dans le délai ou ne savez pas comment vous y prendre ? Posez la question à nos juristes Qiiro.