La médiation peut permettre de régler un conflit. Elle peut être conventionnelle ou judiciaire. La Cour de cassation vient de nous donner des précisions sur la médiation judiciaire.
La médiation conventionnelle également, appelée médiation extrajudiciaire, permet à l'employeur et le salarié de régler un litige avec l'aide d'un médiateur sans saisir le conseil de prud’hommes. Cela peut être fait :
Il faut désigner comme médiateur une personne neutre et impartiale, qui possède la qualification requise en fonction du litige ou justifie d'une formation ou d'une expérience adaptée à la pratique de la médiation. Ce médiateur va rechercher un accord. Si les parties l’acceptent, elles peuvent le faire homologuer ensemble en justice.
La médiation judiciaire, elle, intervient alors que le litige a déjà été porté devant les juges. Elle peut être ordonnée par les juges sur demande ou non des parties.
Une décision du 18 septembre nous éclaire sur le déroulé de la médication judiciaire :
Dans l’affaire en question, le conflit portait sur une inaptitude, l’absence de reclassement et le caractère professionnel ou non.
Une mesure de médiation judiciaire a été proposée aux parties et un délai de 2 mois laissé au médiateur pour sa mission avec renvoi à une audience pour constater s’il y avait accord ou échec de la médiation. Le jour de l’audience, les parties ont refusé de signer le protocole d'accord de médiation et la cour d’appel a statué sur le fond du litige. L’employeur estimait que cela ne pouvait pas être fait au cours de la même audience. Mais la Cour de cassation précise que le juge qui constate, le cas échéant, l'échec de la mesure de médiation, peut statuer selon les modalités qu'il a préalablement annoncées dans la décision ordonnant la médiation.
Notez qu’il existe d’autres façons de mettre fin au conflit à l'amiable (conciliation, transaction…). Le CSE ne doit pas hésiter à parler de ces solutions avec le salarié et l’employeur en cas de conflit. La médiation peut aussi être utilisée en cas de conflit entre le CSE et le président du CSE. Pour aller plus loin sur ce sujet, venez poser vos questions à l’équipe Qiiro.
Cour de cassation, chambre sociale, 18 septembre 2024, pourvoi n° 22-24.703