CSE et syndicats : 10 décisions à signaler en mars 2025

Article rédigé par Anne-Lise Castell
Publié le 8 avril 2025

Le mot de mars a été riche en actualité côté CSE avec notamment des décisions concernant les ASC, le règlement intérieur du CSE ou l’application de la présomption de démission à un salarié protégé. Voici notre top 10 des décisions à retenir.

1/ ASC : confirmation que le CSE ne peut pas exclure des salariés avec une condition d’ancienneté

La Cour de cassation a confirmé une nouvelle fois que le critère de l’ancienneté ne peut pas être utilisé pour déterminer l’accès aux activités sociales et culturelles (ASC).

Une règle qui ne faisait plus guère de doute. Mais cette décision a le mérite de rappeler qu’il y a encore des affaires en cours sur ce sujet et qu’il ne faut pas attendre la fin de la tolérance URSSAF pour l’appliquer.

Cass. soc., 12 mars 2025, n° 23-21.223

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2/ Sur la consultation du CSE sur l’obligation de reclassement en cas d’inaptitude

La règle est au final assez simple à comprendre :

  • la recherche de reclassement et la consultation du CSE sont obligatoires même si aucun reclassement n’est trouvé ;
  • la seule exception à la consultation du CSE, c’est en cas de dispense expresse par le médecin du travail de recherche de reclassement

Cass. soc., 5 mars 2025, n° 23-13.802 

Voir notre article à ce sujet.

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3/ Sur l’application de la présomption de démission aux salariés protégés

Faute de précisions dans les textes concernant l’application de la présomption de démission aux salariés protégés, le doute demeurait sur la saisie ou non de l’inspection du travail.

Une décision de la cour d’appel de Paris vient de se prononcer en faveur de la saisine : la présomption légale de démission fait bien intervenir l'employeur dans la rupture du contrat de travail, et ne dispense donc pas ce dernier de solliciter l'inspection du travail.

CA de Paris, 6 mars 2025, n° 24/02319 

Voir notre article à ce sujet.

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4/Sur le règlement intérieur du CSE

Un rappel utile a été apporté : le CSE ne peut pas imposer à l’employeur de nouvelles obligations via une clause du règlement intérieur du CSE, à moins qu’il n’accepte de signer la clause en question. Illustration avec une décision concernant une clause prévoyant l’attribution d’indemnités de grand déplacement.

Cass. soc., 26 mars 2025, n° 23-16.219

Voir notre article à ce sujet.

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5/Sur la consultation du CSE en cas d'aménagement du temps de travail

L’employeur a la possibilité d’aménager le temps de travail sur une période supérieure à la semaine même en l’absence d’accord collectif. Mais il doit alors communiquer au CSE un programme indicatif de la variation de la durée du travail et un bilan annuel.

Une affaire récente nous montre que le CSE a des moyens d’action s’il ne se voit pas communiquer le bilan annuel par l’employeur notamment via le juge des référés.

TJ de St Denis, 6 mars 2025, n° 24/0483

Voir notre article à ce sujet.

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6/ Sur la fin du contrat de mission d’un salarié protégé

L'inspection du travail doit être saisie lorsque le contrat de mission d’un élu CSE est interrompu ou non renouvelé (C. trav., art. L. 2413-1). Elle vérifie notamment que la fin du contrat n’est aucunement liée au mandat.

Cela vaut lorsque la rupture anticipée est liée à une faute grave ou un cas de force majeure.

Mais qu’en est-il dans l'hypothèse où un nouveau contrat a été conclu comme le prévoit l’article L. 1251-26 du Code du travail ? En présence de la conclusion d'un nouveau contrat de mission, la saisine de l'inspection du travail d'une demande d'autoriser la rupture amiable du contrat de mission n’est pas requise vient de juger la Cour de cassation.

Cass. soc., 12 mars 2025, n° 22-23.460

Voir notre article à ce sujet.

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7 et 8 / Sur la discrimination syndicale

La Cour de cassation a rendu deux décisions intéressantes. Dans la première, elle a jugé que le fait de n’avoir obtenu aucune promotion, alors même que des promotions individuelles ont continué à être mises en oeuvre au sein de l'entreprise, ce n’est pas automatiquement de la discrimination. Même si ça a duré 17 ans.

Cass. soc., 26 mars 2025, n° 23-18.864

Voir notre article à ce sujet.

Dans la seconde, elle a admis que le fait de garder un même volume d'activité quand on devient représentant du personnel, et même l’augmenter, peut laisser supposer une discrimination.

Cass. soc., 26 mars 2025, n° 23-13.422

Voir notre article à ce sujet.

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9/ Sur la possibilité de réserver le statut de représentant de proximité à un élu CSE

Il est possible de désigner par accord d’entreprise majoritaire des représentants de proximité. Cet accord collectif peut prévoir que seuls les élus CSE sont susceptibles d’être désignés comme représentants de proximité.

Cass. soc., 12 mars 2025, n° 24-10.655

Voir notre article à ce sujet.

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10 /Sur la communication syndicale et l’égalité de traitement

Les facilités prévues par un accord collectif permettant de rendre accessibles les sites syndicaux mis en place sur l'intranet de l'entreprise doivent s’appliquer à tous les syndicats. Pas seulement aux syndicats représentatifs.

Cass. soc., 12 mars 2025, n° 23-12.997

Voir notre article à ce sujet.

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