Lorsqu’un salarié s’estime victime de discrimination syndicale et décide d’aller en justice, tous les éléments qu’il invoque seront étudiés par les juges et peuvent permettre de présumer une discrimination. Il n’est pas forcément nécessaire de comparer sa situation avec celle d’autres salariés, précise la Cour de cassation dans une affaire du 2 octobre 2024.
Aucun salarié ne peut être sanctionné, licencié ou faire l'objet d'une mesure discriminatoire, directe ou indirecte en raison de ses activités syndicales ou mutualistes, ou de son exercice d'un mandat électif (C. trav, art. L. 1132-1).
Il est interdit à l'employeur de prendre en considération l'appartenance à un syndicat ou l'exercice d'une activité syndicale pour arrêter ses décisions (C. trav, art. L.1241-5).
Autrement dit, vous ne devez subir aucun traitement négatif du fait que vous soyez élu au CSE ou membre d’un syndicat.
S’il y a une différence de salaire, de versement d’une prime, de progression professionnelle, ou encore de temps de parole en réunion, cela peut constituer une discrimination.
Bon à savoir : On distingue les discriminations directes (visible, affichée) des discriminations indirectes (une pratique qui a en effet été préjudiciable pour certaines personnes). Vous pouvez vous reportez à notre fiche pratique sur la discrimination pour en savoir plus.
Sachant que si un fait isolé ne démontre pas forcément une discrimination, un ensemble de faits bien souvent si.
En cas de litige la preuve est partagée :
Sachant que l’employeur devra répondre pour chaque élément que vous présentez comme l'illustre une affaire datant de mai 2024.
Dans cette affaire, un salarié directeur de région demande des dommages et intérets pour harcèlement moral et pour discrimination syndicale.
Au titre de la discrimination, il présente un ensemble d’éléments :
La cour d’appel relève que ces éléments, pris dans leur ensemble font bien présumer une discrimination syndicale.
Mais elle écarte pourtant cette discrimination car elle estime que l’employeur apporte des justifications objectives étrangères à toute discrimination syndicale aux agissements qui lui sont reprochés :
Seulement voilà, l’employeur n’a pas répondu à tous les éléments présentés par le salarié. Notamment le fait de ne pas payer certaines primes ni d'organiser un entretien individuel pendant plusieurs années. Il aurait dû démontrer, pour ça aussi, que son comportement était justifié par des éléments objectifs étrangers à toute discrimination. L’affaire sera donc rejugée !
La Cour de cassation considère également que l'existence d'une discrimination n'implique pas nécessairement une comparaison avec la situation d'autres salariés qui auraient obtenu des promotions ou augmentations.
Dans cette affaire, le salarié :
Il s’agit d'éléments de faits laissant supposer l'existence d'une discrimination. A l’employeur d’apporter des éléments objectifs étrangers à toute discrimination.
Si vous êtes victime de discrimination syndicale, vous pouvez agir au civil pour obtenir des dommages et intérêts ou encore la rupture du contrat de travail aux torts de l’mployeur mais aussi au pénal (l’employeur risque une amende et une peine d’emprisonnement).
Des questions sur la discrimination ? L’équipe Qiiro est à votre disposition.