Des propos à connotation sexuelle répétés, qui créent une situation intimidante ou offensante, peuvent constituer du harcèlement moral. Et aboutir au licenciement pour faute grave de celui qui les tient. Exemple avec une affaire du 13 mars 2024.
Il existe deux définitions du harcèlement sexuel :
C’est la seconde qui va nous intéresser. Le Code du travail prévoit ainsi qu’aucun salarié ne doit subir des faits de harcèlement sexuel à savoir :
Le harcèlement sexuel est également constitué :
Toute forme de pression grave, même non répétée, exercée dans le but réel ou apparent d'obtenir un acte de nature sexuelle est également assimilée à du harcèlement sexuel.
Voilà pour la partie textes juridiques. Voyons maintenant comment les juges appliquent la règle avec le cas d’un salarié qui se permet des propos à connotation sexuelle vis à vis d'autres salariées dont certaines ayant un lien hiérarchique avec lui.
Cette affaire concerne un salarié qui a eu un comportement déplacé et inapproprié envers plusieurs salariées de l’entreprise notamment son assistante. Quelques exemples de propos sont cités :
Plusieurs salariées avaient témoigné de la gêne occasionnée par cette situation qui leur a été imposée par un supérieur hiérarchique.
La cour d’appel avait reconnu que le comportement du salarié était déplaisant et déplacé et habituel, Elle avait en revanche rejeté la faute grave. Elle estimait en effet que le salarié étant un excellent collaborateur et n’ayant subi aucun reproche au long de sa longue collaboration, cela ne rendait pas son maintien dans l’entreprise impossible. Autrement dit, une faute justifiant un licenciement oui, mais pas une faute grave le privant des indemnités de départ.
Décision sans surprise cassée par la Cour de cassation :
Pour la Cour de cassation il fallait en déduire que de tels propos ou comportements à connotation sexuelle répétés créant une situation intimidante ou offensante étaient de nature à caractériser un harcèlement sexuel et à rendre impossible le maintien du salarié dans l'entreprise.
Lorsqu’un salarié se sent victime de harcèlement sexuel ou d’agissement sexiste, il peut se tourner vers le CSE. Et en premier lieu vers le référent harcèlement sexuel et agissements sexistes. Ce référent doit en effet être désigné dans tous les CSE parmi les membres. Vous pouvez désigner qui vous voulez mais il est bien sûr opportun de désigner un membre du CSE qui détient des connaissances en matière de lutte contre le harcèlement et qui soit intéressé par ce genre de problématique de manière générale.
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