Protection contre le licenciement de la femme enceinte : droit aux salaires qui auraient été perçus

Article Rédigé par anne-lise Castell
Publié le 7 novembre 2024

Pendant sa grossesse, la femme enceinte bénéficie d’une protection contre le licenciement. Si l’employeur ne la respecte pas, et qu’elle n’est pas réintégrée, elle peut obtenir de grosses indemnités. Illustration avec une décision du 6 novembre 2024.

La protection contre le licenciement en cas de maternité

Il existe 2 types de protection :

  • une protection dite relative, c’est-à-dire que le licenciement reste possible en cas de faute grave ou si l'employeur est dans l'impossibilité de maintenir le contrat de travail pour un motif étranger à la maternité ;
  • une protection dite absolue pendant laquelle aucun licenciement n’est possible ni même de mesures préparatoires.

Pendant le congé maternité et les congés payés pris immédiatement après, la femme bénéficie de la protection absolue.

A partir de l’annonce de la grossesse et avant le congé de maternité, de même que pendant les 10 semaines après la fin du congé de maternité et des congés payés éventuels, la protection est relative.

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Il n’est pas obligatoire d’annoncer sa grossesse à l’employeur mais cette annonce fait démarrer la protection. Il reste possible d’envoyer après coup un certificat médical justifiant sa grossesse par LRAR dans les 15 jours de la notification (cela ne servira à rien en cas de faute grave ou impossibilité de maintenir le contrat).

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Conséquences du non-respect de la protection en cas de maternité

Le non-respect de cette protection aboutit à la nullité du licenciement. Si la salariée ne demande pas sa réintégration, elle a droit à une indemnité au moins égale à 6 mois de salaire. En plus des indemnités de rupture classique (indemnité compensatrice de préavis, de congés payés, de licenciement).

Et ce n’est pas tout ! La Cour de cassation a confirmé qu’elle peut obtenir un rappel de salaires dus pendant la période de protection couverte par la nullité (autrement dit jusqu’aux 10 semaines suivant l'expiration du congé de maternité). Sans être tenue de demander sa réintégration.

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Dans une décision de 2020, la Cour de cassation avait aussi précisé que si la salariée demande sa réintégration, elle a droit au paiement d'une indemnité égale au montant de la rémunération qu'elle aurait dû percevoir entre son éviction de l'entreprise et sa réintégration, sans déduction des éventuels revenus de remplacement dont elle a pu bénéficier pendant cette période (Cass. soc., 29 janvier 2020, n° 18-21.862).

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Références
  • Cour de cassation, chambre sociale, 6 novembre 2024, pourvoi n° 23-14.706
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