Télétravail : quel impact sur les conditions de travail et de vie ?

Le télétravail est globalement perçu comme attractif.

Les télétravailleurs mettent en avant une meilleure autonomie à domicile que sur site, surtout en termes de gestion du temps que de façon de travailler. Car il y a presque autant de contrôles ou de surveillance de la part de leur hiérarchie que sur site.

Il y a moins d’interruptions de tâches en télétravail et les télétravailleurs semblent travailler moins fréquemment sous pression. Une meilleure organisation des tâches dans la journée pourrait aussi permettre d’en réduire l’intensité.

L’étude met aussi en avant de meilleures conditions de travail pour les télétravailleurs en moyenne. Le score de conditions de travail, qui s’étend de 0 (exposition ou risque minimal) à 10 (exposition ou risque maximal), est ainsi systématiquement inférieur pour les télétravailleurs.

Grâce à l'autonomie, la réduction des trajets, les salariés qui télétravaillent reçoivent un peu moins de plaintes de leurs proches concernant leurs horaires de travail. 

La disponibilité accrue semble plus marquée pour les hommes.

Néanmoins la façon de réallouer le temps marque des inégalités : les femmes mettent en avant le travail domestique, les hommes les loisirs ou les soins des enfants.

Bonne nouvelle néanmoins : chez les jeunes parents, le télétravail pourrait favoriser une réduction passagère des inégalités dans la répartition des tâches domestiques.

Les télétravailleurs sont globalement en meilleure santé que les autres salariés qui ne pratiquent pas le télétravail.

Il y a moins de maladies et moins d’absence.

Quelques chiffres

Les télétravailleurs présentent :

• moins souvent un risque élevé de dépression (17 %, contre 20 %) ;
• sont moins affectés par une maladie chronique (24 %, contre 28 %) ;
• sont moins enclins à ressentir des douleurs fréquentes (51 %, contre 57 %) ou des troubles du sommeil.

C’était l’inverse avant la crise sanitaire où le télétravail était surtout pratiqué afin d’aménager les postes des salariés dont l’état de santé n’était pas ou peu compatible avec un travail sur site.

L'autonomie gagnée et l’intensité moindre du travail à distance font partie des explications possibles à cette dégradation moins importante de l’état de santé.

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L’étude alerte sur des écarts accrus entre les hommes et les femmes concernant la charge mentale liée au travail domestique en cas de télétravail.

Les femmes télétravailleuses sont autant préoccupées par la gestion quotidienne du foyer pendant leur journée de travail que celles qui ne télétravaillent pas.

Les télétravailleurs indiquent davantage que les rapports sociaux au travail sont plus dégradés à distance qu’en présentiel. Sont mis en avant :

• un moindre soutien du supérieur hiérarchique et des collègues ;
• la diminution des discussions formelles ou informelles au sein du collectif de travail.

Par contre les relations avec les représentants du personnel ne semblent pas impactées (voir notre article Télétravail : les salariés ont-ils davantage de mal à communiquer avec le CSE ?).

Pour résumer, dans les pour et les contre concernant les conditions de travail des télétravailleurs, on retrouve 4 points principaux.

Contre :

1. l’absence de lien avec le collectif ;
2. le manque de moyen adaptés ;
3. le manque de soutien des collègues ;
4. le manque de soutien du supérieur.

Pour : 

1. moins d’interruptions fréquentes des tâches ;
2. plus facile d'organiser le travail soi-même ;
3. moins de travail sous pression ;
4. moins de plaintes des proches.